Beauté sauvage, identité celte affirmée et paysages grandioses
L’Écosse offre une palette de paysages singuliers qui en font une destination exceptionnelle. Les Highlands, ces montagnes rabotées et polies par les glaces pendant les centaines de milliers d’années durant le Pléistocène, abritent une multitude de lacs, lochs, rivières et torrents dévalant les pentes à travers les forêts, prairies et tourbières ou à même la roche… Des paysages époustouflants qui sont la signature de ce pays créateur d’émotions.
L’homme se serait installé en Écosse après la disparition des glaces. On retrouve de nombreux vestiges édifiés postérieurement à cette époque, tels que les alignements de pierres, les pierres levées et les cairns, très nombreux dans la partie nord du pays et dans les îles Hébrides.
Deux sites écossais sont d’ailleurs classés au patrimoine mondial de l’UNESCO : Saint-Kilda et le site néolithiques des Orcades ou Orkney.
Ce pays de 78 000 km2 possède plus de 9 000 km de côtes et 790 îles qui s’éparpillent principalement dans sa partie Ouest.
Un climat tempéré océanique
Le climat est tempéré par la présence de l’océan qui entoure le pays et par le courant marin du Gulf Stream qui borde la côte ouest. Les températures sont plus clémentes de mai à août avec une moyenne d’environ 15 °C, contre une moyenne de 5 °C durant la période hivernale, de décembre à février.
Les précipitations sont plus faibles de mai à août. La neige est présente pendant plusieurs mois dans les montagnes où plusieurs stations accueillent les skieurs durant cette période.
Le vent peut être soutenu lors de passages de dépressions, en particulier sur les côtes ouest et nord ou dans les îles.
L’Écosse au cœur des innovations de production d’énergies renouvelables
Le pays a ainsi choisi de tirer parti des éléments naturels pourtant traditionnellement considérés comme hostiles, mais qui s’avèrent finalement de précieux alliés dans le contexte de la nouvelle donne environnementale. Vents, courants, marées… Autant de sources d’énergie naturelles que l’Écosse a décidé d’utiliser à travers des projets très novateurs et prometteurs en cours de développement. Avec pour objectif d’utiliser 100% d’électricité issue des énergies renouvelables en 2020 et 50% de la totalité de l’énergie y compris les transports en 2030, l’Ecosse respecte ses objectifs et s’affiche comme un exemple à l’international.
À la pointe des nouvelles technologies d’extraction d’énergie marine
Ainsi, contrairement à ce que nombres d’organismes, entreprises ou politiciens prétendent, une seule technologie alternative propre peut s’avérer performante. Sans compter qu’il existe d’autres technologies convaincantes, comme celle développée par Richard Yemm qui a conçu le Pelamiswave, procédé récompensé en décembre 2011 à la Scottish Green Energy Awards. Cette nouvelle technologie utilise également l’énergie des vagues, mais avec des dispositifs positionnés en pleine mer. Pelamiswave, dont le siège est à Edimburgh, a développé et construit un équipement dont la première réalisation a été mise en œuvre au Portugal. Un matériel de deuxième génération est actuellement en test aux Orcades, les îles Orkney en anglais.
Citons également le EMEC (Centre Européen pour les Énergies marines) qui a élu domicile à Orkney et qui sert de centre d’essais pour toute entreprise souhaitant développer des équipements destinés à domestiquer l’énergie des courants et des vagues. Un outil de développement remarquable d’ailleurs utilisé par des entreprises de haut vol comme le Japonais Kawasaki Heavy Industries Ltd qui a décidé en octobre 2011 de se lancer dans l’aventure de l’énergie renouvelable avec les courants de marée et fait ses premiers essais à l’EMEC.
L’éolien, l’énergie renouvelable écossaise qui a le vent en poupe
L’implantation géographique de l’Écosse est un atout considérable au niveau de l’exposition au vent sur laquelle le pays a d’ailleurs misé.
Si dans le reste de l’Europe le rendement moyen des équipements éoliens par rapport à leurs capacités maximales est de l’ordre de 25%, il atteint en Écosse 40% et dans certains champs éoliens plus de 50% !
Des développements de l’éolien sont prévus sur terre comme en mer. La production de courant issu de l’éolien était en 2009 de 3,5 gigawatts et en 2018 de 8,4 gigawatts. Le potentiel d’énergie offshore est de 25 GW ce qui représente 50 % de l’énergie nécessaire. L’Écosse possède un domaine maritime étendu qu’elle s’efforce d’exploiter d’une manière durable. Différents organismes publics et privés en assurent la gestion au mieux des intérêts de la population et en considération de son économie.
Des mesures en faveur de l’autonomie énergétique des îles écossaises
L’Écosse a acquis une expérience spécifique pour aider les îles à devenir plus durables, forte de la mise en place réussie de réseaux électriques intelligents, de nouvelles formes de stockage d’énergie et d’une gestion efficace de l’eau.
Plusieurs îles écossaises ont progressé pour devenir plus durables, comme l’île d’Eigg qui est complètement autonome, grâce à un système de stockage de batterie qui s’appuie sur un mix de production diesel et d’énergie éolienne, hydraulique et solaire. Quant à l’île de Gigha, elle va introduire un système de batterie de type vanadium en 2015, tandis que le projet de Pure Energy sur l’île d’Unst dans les Shetland a déjà introduit un système de stockage et de production d’énergie à base d’hydrogène.
Une gestion rigoureuse de l’environnement et de la biodiversité
L’Écosse possède un domaine maritime étendu qu’elle s’efforce d’exploiter d’une manière durable. Différents organismes publics et privés en assurent la gestion au mieux des intérêts de la population et en considération de son économie.
Le rôle crucial du Scottisch Nature Heritage
Tout au long de leur séjour, les visiteurs ont le sentiment d’être informés et accompagnés dans la découverte du patrimoine naturel grâce au Scottish Nature Heritage (SNH), un organisme incontournable dans la gestion de l’environnement écossais. Parmi ces multiples domaines d’intervention, l’organisme est chargé de la gestion des écosystèmes, des activités de plein air, des paysages, du développement durable, etc. Les domaines maritimes et côtiers relevant de cette gestion génèrent un revenu supérieur à 2,2 milliards de livres et représentent donc un enjeu considérable pour l’économie écossaise.
Des aires spéciales aménagées pour la protection des animaux marins
Dès 1980, différentes aires maritimes ont été aménagées comme les MCA (Marine Consultation Areas) destinées à contenir la pression générée par le développement économique.
Aujourd’hui, près de 240 SACs (Special Areas of Conservation) protègent 963 000 hectares de mer et côtes écossaises. Les SAC permettent de protéger des écosystèmes variés comme les bancs de sables, les récifs, les îlots, les estuaires, les grottes marines (…), ainsi que de nombreuses espèces marines telles que le Grand Dauphin (Tursiops Truncatus), le Phoque commun (Phoca Vitulina) et le Phoque Gris (Halichoerus Grypus) qui font l’objet de toutes les attentions.
Depuis 2009, 31 extensions des SACs situées sur les domaines maritimes ont vu le jour en Écosse dans le but de protéger diverses espèces d’oiseaux sur leurs aires de reproduction, comme le Fou de Bassan à Saint-Kilda, le Grand Skua ou le Guillemot sur les côtes des Hébrides.
Rappelons également que l’Écosse a adopté les recommandations du Joint Nature Conservation Committee pour la préservation de nombreuses espèces comme la Baleine Bleue, le Cachalot, la Baleine à Bosse, la Baleine de Minke, le Dauphin de Risso, le Grand Dauphin, la Morue, le Hareng, le Maërl ou la Moule d’eau douce. Le Gouvernement écossais envisage sérieusement de créer des aires marines protégées très étendues afin d’assurer la protection des mammifères marins sur une zone maritime comprise entre la Côte-Nord Ouest et le chapelet d’îles des Hébrides.
De nombreuses activités nautiques tout autour de l’Écosse
L’Écosse compte divers événements nautiques attractifs dont il faut retenir trois dates.
La West Highland Yachting Week
Soixante-cinq ans après son lancement, cette régate connaît un incroyable succès populaire. Jusqu’à mille bateaux peuvent être amenés à se mesurer sur un vaste plan d’eau dont Oban et Tobermory sont les épicentres.
Cette régate se déroule sur une semaine vers fin juillet / début août.
La West Highland Yachting Week présente la particularité de se déplacer de marina en marina au fil de son déroulement. Les bateaux venant du sud de l’Écosse se rassemblent sur l’île de Gigha avant de s’élancer vers Craobh, tandis que d’autres partent de Oban pour rejoindre cette même marina de Craobh. Au final, tout le monde se retrouve à Oban puis à Tobermory.
Les inscriptions se font à la carte. Outre la catégorie Spinnakers où les vrais compétiteurs peuvent s’affronter, il existe quatre autres classes qui permettent à des navigateurs moins expérimentés de profiter des magnifiques paysages et de l’ambiance conviviale. Les jeunes enfants, bien sûr accompagnés, sont d’ailleurs autorisés à monter à bord pendant les régates. La course propose deux classes IRC et les règles de compensation demeurent celles du Clyde Yacht-Club.
Le festival des bateaux traditionnels de Portsoy
Le festival se tient chaque année en juin.
Les bateaux se rassemblent dans le port de Portsoy, qui fut le premier construit sur la côte du Moray à Aberdeen vers 1550. Il est encore possible d’admirer les vestiges de la première reconstruction datant de 1692 qui ajoute un charme particulier aux lieux. Le charmant village n’est pas en reste avec plusieurs bâtiments datant de la même époque et de jolies petites ruelles débouchant sur le port.
C’est une excellente occasion de renouer de façon festive avec la tradition maritime écossaise et de faire le plein d’images exceptionnelles.
Quelques métiers traditionnels sont présentés en démonstration comme la construction navale, le tissage, la broderie tandis que de nombreux groupes de musique traditionnelle assurent le spectacle en extérieur ou dans les pubs.
La Brewin Dolphin Scottish Series
Lancée en 1974, cette régate demeure l’une des plus grandes manifestations nautiques écossaises.
La régate se déroule sur 4 jours en mai au départ du port de Tarbert, au bord du Loch Fine. La Brewin Dolphin Scottish Series, est un évènement considérable pour la petite localité dont la population double pour l’occasion. Tarbert est situé à 95 miles à l’Ouest de Glasgow.
Pas moins de 100 bateaux courent ainsi sous la réglementation de l’IRC. Un spectacle qui vaut le détour sur le Loch, tant pour les compétiteurs que pour les spectateurs accueillis à bras ouverts pour cette manifestation haute en couleur.
Une histoire maritime riche, qui remonterait à l’âge du Bronze atlantique
La terre des Gaëls, Scotia en latin, désignait à l’origine l’Irlande voisine, avant que le peuple des Gaëls ne vienne s’installer sur ce qui constitue aujourd’hui l’Ouest de l’Écosse (History of Ireland by Stephen Gwynn).
De 1300 à 700 ans av. J.-C., l’Écosse participa aux échanges commerciaux entre les différentes régions voisines, à savoir les îles Britanniques, la Bretagne en France, la Galice et l’Andalousie. Cette période dénommée Âge du Bronze atlantique est avérée par la découverte d’objets métalliques de facture similaire dans ces différentes régions de culture celtique.
La maîtrise de la navigation, très ancienne
Dans son ouvrage « Atlantic SeaWays », Barry Cunliffe suggère que les échanges maritimes pourraient remonter entre les différents pays de la façade atlantique à trois mille ans av. J.-C.. Il est certain que les nombreux voyages effectués au sixième siècle apr. J.-C. par les moines entre l’Irlande, le Pays de Galle et la Bretagne attestent d’une grande maîtrise de la navigation.
Un voyage hauturier relaté dans plusieurs récits aurait d’ailleurs duré quatorze jours sans qu’aucune terre n’ait pu valider la navigation entreprise !
Comme cela a été constaté pour d’autres civilisations telles que les Maohis du Pacifique par exemple, on sous-estime complètement le niveau de compréhension et de connaissances acquis par ces anciens peuples grâce à l’observation de la nature et des astres. Les vestiges d’un Curragh, trouvé à Broighter en Irlande et datant du premier siècle av. J.-C., démontre qu’un bateau mu par 9 avirons et une voile carrée était susceptible de voyager sur de longues distances.
On retrouve d’ailleurs comme sceau de l’Abbaye Maritime de Beauport en Bretagne l’empreinte d’un Curragh qui symbolise ce type d’embarcation.
L’esprit précurseur des Écossais
L’Education Act de 1496 hisse l’Écosse, après Sparte en Grèce, parmi les premiers pays à généraliser l’éducation publique. En 1707, le Traité de l’Union prend effet et officialise l’union politique de l’Écosse à l’Angleterre, formant ainsi le Royaume-Uni.
Le pays connaît un développement exceptionnel au cours du 18e siècle. Son influence intellectuelle et économique rayonne alors sur toute l’Europe et dans le monde. L’abolition des taxes sur les échanges commerciaux avec l’Angleterre génère une croissance sans égale. Le commerce se développe principalement avec le Nouveau Monde américain. C’est la période ou Glasgow devient le premier port de commerce mondial grâce à l’importation de tabac de Virginie sur les clippers à voile.
Le rayonnement intellectuel est indiscutable avec l’avènement de philosophes, économistes, chercheurs et intellectuels tels que Adam Smith, Robert Burns, Adam Ferguson, James Hutton.
Un leader du développement économique durable
Plus de deux siècles après, on constate que l’Écosse fait toujours preuve d’un dynamisme économique exceptionnel. La nation semble relever les défis et négocier avec beaucoup d’habileté les mutations rapides qui s’imposent aujourd’hui dans le monde.
Demeurant, avec Édimbourg, l’une des places fortes mondiales des services financiers, l’Écosse devient l’un des leaders du développement économique de type durable, investissant dans les énergies renouvelables, bien qu’étant largement pourvue en richesses naturelles avec le pétrole de la mer du Nord.
L’influence des Vikings en Écosse
L’Écosse n’échappa pas à l’influence des Vikings qui rayonnèrent avec les Drakars, leurs célèbres bateaux, au départ de la Suède, de la Norvège et du Danemark vers toute l’Europe y compris en Méditerranée. Leur première invasion sérieuse en Écosse eut lieu en 839 sur les rivières Tay et Earn. Aux environs de l’an 850, les îles Shetland, Orkney et Hébrides étaient sous la domination des peuples du Nord.
L’influence de cette longue occupation fut certainement plus considérable que ce que l’on évoque en général. Comme pour les peuples de la mer précédents, ils occupèrent les embouchures de toutes les rivières des façades Atlantiques et de la Manche ainsi que celle de la mer du Nord. Cela permettait de remonter les fleuves sur de très longues distances de surcroît car le tirant d’eau des bateaux était faible.
Des positions stratégiques qui ont permis aux Vikings d’exercer une influence sur une grande partie des populations concentrées autour de ces grands axes de communication que constituaient les cours d’eau. Parsemée de lochs souvent très profonds, la Côte-Nord Ouest de l’Écosse n’échappe pas à la règle. À l’image des environs de Gairloch, dont la baie bien abritée permettait le mouillage des drakkars, on retrouve nombre de sites baptisés de noms d’origine nordique, comme Horrisdale ou Thorndale.
La prépondérance des Vikings au niveau de l’architecture navale
Le traité de Perth en 1266 survient après la perte de la bataille de Largs par le roi danois Haakon qui meurt peu de temps après. Son fils rend alors toutes les possessions à Alexandre III. Une décision qui sonne le glas de la présence viking en Écosse.
S’il est un domaine où les peuples du nord ont exercé une influence qui dura bien après leur départ, c’est l’architecture navale. Les bateaux des peuples du nord, dont les coques étaient bordées à clins pour la robustesse, s’avérèrent particulièrement bien adaptés aux nécessités du transport maritime de l’époque. Si les bateaux d’expédition étaient longs et étroits pour une vitesse maximale, ceux destinés au commerce étaient larges afin d’embarquer de grandes quantités de marchandises. L’influence viking est demeurée visible pendant des siècles au niveau du dessin de nombres de bateaux, en Écosse comme ailleurs.
On la retrouve par exemple sur les yoles construites sur l’île d’Orkney. De la même manière, on retrouva, aux abords des campements de Vikings, des traces de cartilages de lieux noirs, juliennes, morues, aiglefins ainsi que des exemplaires de lignes à hameçon. Ces techniques de pêche à l’appât de l’époque furent utilisées pendant des siècles.