La nature la plus originelle du monde
Les îles formant la Nouvelle-Zélande se sont développées à partir du Gondwana, le protocontinent austral, duquel elles se sont séparées il y a 82 millions d’années environ. La Nouvelle-Zélande est située sur la ceinture de feu du Pacifique, c’est-à-dire à la jonction de deux plaques tectoniques où a lieu un phénomène de subduction de la plaque pacifique qui passe sous la plaque australienne. Un phénomène à l’origine de l’activité volcanique et hydrothermique du pays ainsi qu’à la formation des Alpes du Sud.
Grand archipel situé entre la mer de Tasman et le Pacifique, la Nouvelle-Zélande s’étend sur 1600 km et comprend deux grandes îles montagneuses, l’île du Nord et l’île du Sud, sans oublier l’île Stewart, à l’extrême sud. Les trois îles sont dotées d’un environnement très particulier et contrasté du fait de leur long isolement d’avec les terres continentales. Les plus proches voisins de l’archipel sont l’Australie, située à 2 000 km au nord-ouest, le continent Antarctique au Sud, ainsi que la Nouvelle-Calédonie, les Fidji et les Tonga au nord.
L’isolement géographique a engendré un endémisme important
La Nouvelle-Zélande a donc été la dernière grande masse continentale occupée par l’Homme, sa pureté originelle a donc été conservée plus longtemps que presque partout ailleurs dans le monde. De ce fait, la biodiversité du pays compte un fort taux d’endémisme au niveau de sa flore et faune qui inclut 90% des poissons d’eau douce, 80% de toutes les plantes vasculaires, 70% de toutes les espèces natives d’oiseaux terrestres et d’eau douce, toutes les chauves-souris, tous les amphibiens et tous les reptiles.
L’une des particularités du pays est qu’il ne comptait aucun mammifère terrestre natif hormis la chauve-souris jusqu’à il y a 19 millions d’années ! La majorité de la faune du pays était alors composée d’insectes et d’oiseaux.
Une perte considérable de la biodiversité
Aujourd’hui, les espèces indigènes couvrent 10 à 15% du territoire, ces zones constituant en majeure partie des réserves naturelles et des parcs nationaux protégés. La Nouvelle-Zélande est l’un des rares pays où l’on peut observer encore aujourd’hui des forêts de type préhistorique, à savoir au plus proche de la nature originelle du Gondwana, dominées par les kauris, rimus, totara et les fougères arborescentes et habitées par de drôle d’oiseaux incapables de voler tels que les kiwis, wekas, kakapos, takahe ou moas, ces derniers ayant disparus suite à l’arrivée de l’homme.
Plusieurs espèces de mammifères terrestres ont ensuite été introduites par l’Homme, contribuant à la raréfaction voire à l’extinction de nombreuses espèces d’oiseaux endémiques. Le gouvernement néo-zélandais a instauré un Programme national d’action pour la biodiversité afin d’assurer la conservation d’un nombre considérable d’animaux et de plantes menacés d’extinction, mais peine à faire face à la prolifération de certains prédateurs introduits.
Un paradis pour la pratique d’activités de pleine nature
Une situation privilégiée dans l’océan Pacifique, des paysages spectaculaires et de grands espaces sauvages fréquentés par une faune et avifaune riches et variées, une population qui partage la même passion pour les loisirs de pleine nature… La Nouvelle-Zélande est considérée comme La destination du tourisme de pleine nature. Les contemplatifs et les naturalistes dans l’âme y trouvent autant leur compte que les touristes en quête d’adrénaline.
Quelle que soit la région visitée, les touristes peuvent se confronter avec les forces de la nature : surfer sur les vagues des 40e rugissants, plonger dans les profondeurs des fiords, s’immerger dans les forêts primaires, escalader les parois des côtes escarpées, partir en kayak à la rencontre des dauphins d’Hector, nager en compagnie des phoques et otaries…
Un climat très diversifié
Le climat de la Nouvelle-Zélande est globalement tempéré, de type océanique. Les températures oscillent entre 0 °C et 30 °C.
Les conditions climatiques varient beaucoup selon les régions, de très humide dans la région de la côte ouest sur l’île du Sud à subtropical sur l’île du Nord.
Trois facteurs influent sur le climat de la Nouvelle-Zélande : l’influence océanique, la latitude avec la présence de vents d’ouest dominants, qui peuvent être particulièrement violents sous les quarantièmes rugissants, et les montagnes, avec notamment les Alpes du Sud.
Politique environnementale du pays
Les visiteurs qui se rendent en Nouvelle-Zélande viennent y chercher une vraie rencontre avec la nature dont la pureté originelle est si souvent vantée.
Intense et omniprésente, la nature rayonne aux quatre coins du pays à travers ses geysers, ses glaciers, ses fiords, ses forêts primaires, ses cascades, ses côtes sauvages…
Dès l’arrivée à l’aéroport, on est accueillis par de grands visuels rendant hommage à la splendeur des paysages et à l’influence spirituelle des Maoris proches de la nature, avant d’ouvrir nos sacs devant les douaniers, à l’affût du moindre bout de terre ou de végétaux qui pourraient endommager la biodiversité unique du pays — qui en passant a subi des pertes record.
Un modèle de conservation de biodiversité ?
Pourtant, au fil du séjour, la Nouvelle-Zélande est loin de nous apparaître comme un modèle absolu de conservation de la biodiversité. Les vastes étendues de pâturage et l’omniprésence des moutons ne manquent pas de surprendre les visiteurs, surtout lorsque l’on pense aux milliers d’hectares de forêts primaires détruites pour le pâturage et à toutes les espèces de faunes endémiques disparues… D’autant que si l’envie de goûter au mouton local nous prend, on réalise que c’est devenu une denrée rare et chère puisque presque toute la production est exportée !
Par ailleurs, si la densité néo-zélandaise est plus faible que pour la plupart des pays de l’OCDE, la pollution est bien présente dans certaines agglomérations urbaines et la qualité de l’air s’en ressent. Les voitures respectent rarement les normes environnementales et il n’existe aucun contrôle approprié des émissions de fumée d’échappement. De même, la grande majorité des maisons ne respecte pas les normes standard en matière d’isolation… Autre déception du côté de certains parcs nationaux, comme le Milford Sound par exemple, qui se présente en fait comme un véritable parc à touristes, où entre les trajets en bus, les files d’attente et la croisière en bateau aux arrêts photo minutés, le parfum d’aventure se fait rare…
Au large de Kaikoura, un site mondialement réputé pour l’incroyable concentration de mammifères marins, un projet de prospection pétrolière off-shore est prévu par le gouvernement, qui aurait ainsi ouvert 25 sites d’exploration au large des côtes néo-zélandaises à des appels d’offres internationaux ! Un projet inadmissible pour la plupart des locaux qui vivent du tourisme, d’autant que Kaikoura fait l’objet de projets de création de réserve marine et de sanctuaire de mammifères marins et que le site réunit toutes les conditions pour obtenir le statut de patrimoine mondial.
La pollution des rivières est par ailleurs très préoccupante : plus de la moitié des rivières néo-zélandaises seraient impropres à la baignade. Les résultats de l’étude du Ministère de l’Environnement du pays, menée sur 210 plages d’eau douce et 248 plages côtières, montrent que la qualité de l’eau est pauvre, voire très pauvre pour 52% des rivières analysées. Seuls 20% des sites répertoriés ont été jugés de bonne à très bonne qualité. Les écologistes réclament l’adoption de règles strictes sur la qualité de l’eau afin de nettoyer les rivières et de prévenir les pollutions principalement dues à l’intensification agricole.
Une prise de conscience environnementale précoce
Avec le recul, on s’étonne d’avoir imaginé que la Nouvelle-Zélande aurait pu être épargnée par les velléités de développement de l’homme qui l’ont conduit ici aussi à modifier l’évolution naturelle, impactant inéluctablement la conservation et l’évolution de la biodiversité…
Néanmoins, une fois la désillusion passée, on s’aperçoit que la Nouvelle-Zélande se distingue par sa prise de conscience écologique précoce. On réalise que les Kiwis accordent une grande valeur et un important soutien à la protection du patrimoine naturel, d’où une participation active des collectivités aux questions liées à l’environnement naturel et au tourisme dans les zones protégées. On apprécie la gestion exemplaire des déchets – tri et recyclage efficaces en général – et la gestion raisonnée du tourisme qui n’est pas uniquement une source d’enrichissement, mais également un moyen de sensibilisation à l’environnement.
Depuis le début des années 90, la Nouvelle-Zélande a concrètement inclus la protection de l’environnement, le rendement énergétique et l’internalisation des coûts environnementaux dans les objectifs de sa politique énergétique. Premier ministre du pays de 1999 à 2008, Helen Clark, parti travailliste, s’est notamment distinguée pour son engagement environnemental en accordant la priorité à la protection de la biodiversité. Elle a d’ailleurs été nommée depuis à la tête du Programme des Nations Unies pour le Développement.
Une meilleure utilisation des énergies renouvelables
Le gouvernement a notamment créé l’Energy Efficiency and Conservation Authority (Autorité chargée des économies d’énergie et de l’efficacité énergétique) et un fond important pour favoriser les économies d’énergie chez les particuliers dont les frais d’isolation par exemple peuvent être subventionnés entre 30% et 60%.
Depuis un certain temps, le pays exploite de manière importante les sources d’énergies renouvelables. Plus de la moitié de la production d’électricité néo-zélandaise est d’origine hydroélectrique, le reste provient essentiellement du gaz naturel, de la géothermie et de l’éolien. Le pays compte une seule centrale de production de charbon dont la part revient à un peu plus de 10% de la production totale d’électricité.
Le rôle majeur du DOC pour la conservation de la biodiversité
Si les espèces de la Nouvelle-Zélande sont considérées comme parmi les plus menacées du monde, le gouvernement néo-zélandais s’implique pour protéger ce qui reste de l’héritage biologique du pays en s’appuyant sur le Department of Conservation, appelé le DOC.
Créé en 1987, cet organisme gère la plupart des terres de la couronne de la Nouvelle-Zélande, équivalentes à près d’un tiers de la superficie totale du pays ! Ces zones protégées comprennent 14 parcs nationaux, des réserves marines, près de 4000 réserves, des rivières, des forêts, certaines côtes, plusieurs centaines de zones humides et de nombreuses îles. Des zones protégées qui atteignent aujourd’hui 32% de la surface du territoire terrestre et 7,5% du maritime.
Selon le rapport de l’OECD « environmental performance reviews 2010 », c’est l’un des meilleurs taux des pays de l’OCDE. Le pays joue un rôle prééminent et reconnu au niveau international dans le domaine de la gestion des parcs et des zones protégées.
Le DOC est d’ailleurs pionnier au niveau de la restauration écologique des îles qui consiste à éradiquer les espèces introduites (chats, rats, chèvres, furets…) et à réintroduire des espèces natives. Estimé à 70 millions d’individus, l’opossum est l’espèce invasive la plus redoutable et fait l’objet d’un combat intense de la part du gouvernement qui utilise le poison 1080 en le répandant par voie aérienne ou en le plaçant dans des pièges forestiers. Si ce poison est violent, il n’est pas néfaste pour les humains et la plupart des plantes et oiseaux, mais comporte des risques pour certains mammifères comme les chiens… Si ce poison divise le pays, il est surtout dénoncé par des environnementalistes radicaux et par tous ceux qui profitent de la vente de la fourrure d’opossum, considérée comme un produit de luxe… Une formule de contrôle biologique est à l’étude et son lancement est attendu comme le messie !
Politique antinucléaire
Le gouvernement travailliste a fait adopter en 1987 une loi qui établit le territoire Néo-zélandais comme dénucléarisé et qui interdit donc à tous les navires nucléaires, à savoir les navires et sous-marins transportant des armes nucléaires et/ou étant propulsés par un réacteur nucléaire — d’entrer dans les eaux territoriales. La société civile a été extrêmement active pour arriver à ce résultat.
Cette prise de position, est devenue aujourd’hui partie intégrante de l’identité nationale de ce pays, dont l’action pour le désarmement international est très importante.
Politique environnementale internationale
La Nouvelle-Zélande a encouragé une protection totale de l’Antarctique et la préservation des baleines et autres mammifères marins du sud de l’océan Pacifique.
Elle a œuvré pour l’interdiction des filets dérivants et soutenu la gestion durable des stocks chevauchants. Elle a pris de nombreuses mesures sur le plan national pour protéger les espèces endémiques, les forêts indigènes et les sites d’importance internationale.
Dans le domaine de la protection de la mer, la Nouvelle-Zélande a soutenu l’interdiction des décharges de déchets radioactifs ainsi que le développement de la coopération internationale en matière de pollution marine d’origine terrestre. Afin de faire appliquer les règles de sécurité internationales, tous les navires concernés sont désormais inspectés. Les importations de substances appauvrissant la couche d’ozone ont été interdites conformément aux engagements internationaux. (Source : rapport de l’OCDE « Environmental Performance Reviews 2010 »)
Une nation performante dans le domaine de la voile
La Nouvelle-Zélande est reconnue comme l’une des nations les plus performantes dans le domaine de la voile et compte d’ailleurs le taux le plus élevé de bateaux par nombre d’habitants. Les Néo-Zélandais se sont distingués dans les courses autour du monde et lors de la Coupe de l’América. Team New Zealand a gagné la prestigieuse Coupe en 1995 et en 2000 ; pour la première fois depuis la création de la coupe, le trophée restait entre les main d’une nation non américaine deux années de suite.
Sir Peter Blake est un véritable héro national. Le navigateur néo-zélandais a participé, de 1974 à 1990, aux 5 premières éditions de la Whitbread, course autour du monde en équipage par étape, puis a remporté le Trophée Jules Verne en 1994 et a été anobli par la reine d’Angleterre après avoir mené deux fois de suite son équipe à la victoire de la Coupe de l’America entant que skipper puis team manager. La mort de Peter Blake, tué par des pirates en Amazonie, a causé une vive émotion en Nouvelle-Zélande qui perdait à la fois un grand marin et un fervent militant écologiste. Le navigateur avait créé les « Blake Expeditions » avec le soutien des Nations-Unies avec la volonté de poursuivre les missions océanographiques du commandant Cousteau.
Gestion de la pêche
La Nouvelle-Zélande possède d’énormes ressources marines : sa zone économique est la septième plus grande du monde et recouvre quatre millions de kilomètres carrés, soit plus de quinze fois la taille de sa superficie terrestre !
Les programmes de gestion des pêcheries fournissent un cadre permettant de gérer de manière satisfaisante les stocks halieutiques, mais il subsiste des problèmes concernant certains stocks de poisson qui se situent à des niveaux inférieurs à celui nécessaire pour permettre le rendement maximal durable.
Une riche histoire maritime
On attribue au navigateur polynésien Kupe la découverte en 950 de la Nouvelle-Zélande, qu’il nomme Aotearoa signifiant en maori « le pays du long nuage blanc ». L’arrivée des migrants venus de Hawaiki est datée vers 1350 ; les Maoris s’installent en Nouvelle-Zélande et y développent une culture hiérarchique et souvent sanguinaire.
L’explorateur hollandais Abel Tasman tente de débarquer en 1642 sur la côte ouest, mais des membres de son équipage sont massacrés. Le capitaine James Cook fait le tour des deux îles en 1769. Ses premiers contacts avec les Maoris sont violents, mais il rattache néanmoins les îles à la Couronne britannique.
1840 est marquée par la signature du traité de Waitangi, considéré comme l’acte fondateur du pays. Les Maoris reconnaissent ainsi la souveraineté britannique et acceptent l’autorité d’un gouverneur représentant la reine d’Angleterre. Ils obtiennent en contrepartie la citoyenneté anglaise et la promesse du respect de leurs droits sur leurs terres. Une promesse souvent violée qui causera de nombreux affrontements et qui fait encore aujourd’hui l’objet de nombreux débats.
En 1907, la Nouvelle-Zélande sera l’une des premières colonies britanniques à accéder au statut de dominion qui lui permet d’acquir l’autonomie sur le plan de la politique intérieure, tout en demeurant membre de l’Empire.
Il faudra attendre la fin de la Deuxième Guerre mondiale pour que les dominions deviennent des royaumes du Commonwealth.
La Nouvelle-Zélande est un État pleinement souverain et indépendant, et seul le souverain du Royaume-Uni demeure son souverain.