Atouts géographiques de l’atoll d’Ahé
L’atoll d’Ahé bien qu’au bout du monde peut néanmoins s’atteindre par mer ou par air dans des conditions de transport tout à fait satisfaisantes. C’est un atoll dont la position excentrée sur la chaîne des Tuamotu a permis aux habitants de préserver un mode de vie polynésien qui fait la joie des touristes amoureux des endroits paisibles. On est loin de l’activité quelque peu trépidante qui se met en place dans d’autres destinations insulaires.
Comme dans tout atoll, la majeure partie de la superficie est occupée par la mer intérieure. Dans le cas d’Ahé l’atoll est de dimensions relativement modestes 23X12kms et s’avère assez bien protégé des houles océaniques. En conséquence, la mer y demeure plus navigable que dans d’autres atolls garantissant des sorties mer plus fréquentes et plus confortables.
Contexte environnemental
L’environnement y est d’une qualité très supérieure à la moyenne planétaire, ce qui devient-il est vrai de moins en moins compliqué ! Néanmoins on y respire un air sain, il n’y a pas de pollution visuelle majeure et la pollution sonore est inexistante.
L’environnement marin semble intouché si ce n’est la présence de nombreux corps morts parfois flottants à faible profondeur, pour là plus part ; vestiges des 83 fermes perlières qui occupaient le lagon jusqu’en 2007. Il reste moins de 5 exploitations, mais comme aucune obligation n’a été donnée de nettoyer la zone d’exploitation, ce sont des kilomètres de cordage et leurs corps morts qui outre l’aspect dangerosité pour la navigation constituent une source de pollution non négligeable et durable ! À la grande époque de l’exploitation aquacole du lagon, des études scientifiques financées par un fonds européen n’ont mis en évidence aucune pollution particulière malgré la présence de 15 millions d’huitres à demeure dans le lagon. Aujourd’hui il ne reste qu’une ferme de naissains à dimension industrielle dans la partie sud-ouest de l’atoll où les vents dominants provoquent une densité élevée de zooplancton .
Ahé est l’exemple même de la concentration incroyable de poissons qui peuplent les eaux des Tuamotu. Parmi les nombreuses espèces, on appréciera les magnifiques requins gris ( Carcharinus amblyrhynchos ou Raira en Polynésien) qui occupent la passe comme celles des autres atolls des Tuamotu. Ces squales font partie des plus importantes concentrations de requins dans le monde. La Polynésie française et tout particulièrement les Tuamotu sont classés parmi le « Top 10 » des destinations de plongée dans le monde. On considère d’ailleurs que les trois quarts de la biodiversité de cette partie du Pacifique sont concentrés à proximité des passes principales. On pourra observer également dans le lagon de nombreux coraux et coquillages.
À terre sur une partie des motus on peut visiter un rare exemplaire de la forêt primitive des Tuamotu qui fut remplacée au cours des siècles passés par des plantations de cocotiers. La fraîcheur ambiante surprend et on comprend mieux comment les anciens Polynésiens pouvaient cultiver sur place fruits et légumes leur permettant avec le poisson de vivre en autarcie. Ne reste aujourd’hui dans la plupart des cas que les traces archéologique des bassins en pierres qui servaient à l’époque de réceptacles aux déchets organiques qui créaient le compost nécessaire à toute culture.
Demeure un problème majeur qui est celui de la collecte des déchets et macro-déchets qui n’est pas propre à Ahé, mais qui concerne nombre d’îles Polynésiennes. Il est certain que la collecte et le rapatriement vers des usines de traitement n’est pas simple et très onéreux, néanmoins depuis une trentaine d’années, certains budgets auraient pu être dopés par les autorités politiques, c’est un investissement qui qui permettrait d’exploiter avec sérénité l’image haut de gamme justifiée de cette destination d’exception.
Activités nautiques
Il n’existe pas d’évènement ou compétition nautique particulière comme dans d’autres îles Polynésiennes. Néanmoins la qualité des lieux invite les résidents tout comme les visiteurs à pratiquer dans les meilleures conditions nombre d’activités comme : la randonnée palmée, la plongée bouteille, le Va’a pirogue polynésienne sport local N° 1, kayak, tout type de pêche. Vu la qualité des lieux, chaque activité deviendra un évènement qui compte et comptera.
Contexte économique maritime
L’une des activités économiques majeure demeure la pêche. Il s’agit d’une pêche essentiellement artisanale effectuée à pied ou en bateau à l’extérieur de l’atoll.
Le coprah, l’albumen séché des noix de coco, fait partie des activités ancestrales qui perdurent. Une fois ramassé et séché, le coprah est expédié vers Tahiti à destination d’une usine de transformation pour en extraire l’huile qui est utilisée en particulier pour la fabrication du Monoï.
Par ailleurs, la perliculture a vu le jour dans les années 1980. Après avoir épuisé le stock d’huîtres sauvages, dont les perles servaient de monnaie d’échange lors de l’arrivée des Européens, l’élevage d’huîtres perlières prit la relève. Aujourd’hui, le nombre d’exploitations est passé de plus de 80 à moins de 10.
Enfin, le tourisme est devenu avec l’avènement du transport aérien une composante du développement économique de l’île, mais le nombre de touristes demeure modeste, mais en adéquation avec la taille de l’atoll.
Une riche histoire maritime
La qualité des connaissances des anciens Polynésiens en matière de navigation maritime demeure à ce jour une véritable énigme. Il ne fait aucun doute que ce peuple s’est déplacé aux quatre coins du Pacifique bien avant que les premiers Occidentaux découvrent ces îles enchanteresses. Les moyens étaient rudimentaires et la navigation ne pouvait s’effectuer qu’en ayant mis au point des techniques basées sur l’observation de la nature.
La double-pirogue polynésienne
Plusieurs modèles de pirogues furent observés et dessinés par les premiers Européens qui fréquentèrent ces îles. Parmi ceux-ci, la pirogue des Tuamotu qui était parfaitement adaptée à la navigation lagonaire. Elle était composée de deux coques réunies par des poutres et un plancher où une hutte en végétal permettait d’abriter ses occupants. Deux mâts permettaient d’établir des voiles fabriquées à partir de végétaux.
Une mauvaise réputation auprès des navigateurs européens
Le premier Européen à atteindre les Tuamotu fut Magellan en 1521. Il fut suivi par le navigateur portugais Pedro Fernandez de Quiro en 1606. Puis, vint le tour du célèbre navigateur hollandais Le Maire qui, après avoir doublé le Cap Horn, découvrit entre autres les atolls de Takapoto, Takaroa, Manihi et Rangiroa. L’archipel qui devint français en 1880 a souffert d’une mauvaise réputation auprès des navigateurs et même des plus célèbres. Qualifiées de « Mauvaises eaux » par William Schouten en 1616, de « Labyrinthe » par Jacob Raggeveen en 1922, ou d’« Archipel dangereux » par Louis Antoine de Bougainville en 1768, les îles Paumotu ou îles basses en langue locale, n’étaient pas faciles à repérer et leurs récifs à fleur d’eau étaient très redoutés.