La population de dauphins Maui risque d’atteindre bientôt un point de non-retour
Si la pêche n’est pas rapidement interdite dans leur habitat, les scientifiques de la Commission Baleinière Internationale (CBI) craignent que les dauphins de Maui, uniquement présents au large de côte ouest de l’île du nord, ne parviennent à un point de non-retour.
Inspirés du nom d’un dieu maori, les dauphins de Maui (Cephalorhynchus hectori maui) se distinguent par leur nageoire dorsale arrondie, souvent comparée aux oreilles de Mickey, et par leur petite taille qui ne dépasse pas 137 cm de longueur. Ils sont rassemblés sous l’appellation dauphins de Nouvelle Zélande avec une sous-espèce proche, connue sous le nom de dauphin d’Hector (Cephalorhynchus hectori hectori), qui vit en trois petits groupes seulement, autour de l’île Sud du pays.
Dans un rapport publié tout récemment, la CBI constate l’inexistence de mesures efficaces pour empêcher les dauphins Maui de devenir des « captures accidentelles » de la pêche industrielle.
En 2012, le gouvernement a nommé un Groupe d’experts qui a déterminé que les filets maillants et de chalutage tuent environ cinq dauphins Maui chaque année. Dr Liz Slooten, de l’Université d’Otago, estime que les extensions de zones d’exclusion de pêche introduites ont permis de réduire le niveau des prises accessoires de Maui entre 3.28 à 4.16 individus par an – soit 54 fois la limite durable !
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« La Nouvelle Zélande ne peut continuer de promouvoir son image de pays propre et vert tout en laissant mourir le dauphin Maui »
De nouveaux rapports tirent la sonnette d’alarme sur la situation désespérée de ces dauphins dont la population est tombée au plus bas avec 42 individus encore vivants dont un quart de femelles en âge de procréer.
Accusé d’immobilisme, le gouvernement met en avant l’interdiction de la pêche au chalut et aux filets dérivants sur une superficie maritime de 6 000 kilomètres carrés. Mais la mesure n’est pas suffisante selon les scientifiques et associations environnementales qui réclament l’interdiction de la pêche sur toute la zone d’habitat du dauphin Maui.
D’après Greenpeace, la Nouvelle-Zélande ne peut pas continuer de promouvoir à travers le monde son image de « pays propre et vert », tout en laissant mourir le dauphin Maui.
« Combien de rapports scientifiques accablants seront nécessaires pour que le gouvernement agisse », a demandé Russel Norman, de Greenpeace NZ. « Protéger les dauphins de l’extinction fait partie de ce qu’il faut faire quand on aime ce pays. On vend ce pays avec (le slogan) « nager avec les dauphins ».