L’éducation des Maltais est au centre du nouveau programme de développement durable
Si Gozo, l’île secondaire de l’archipel maltais, s’inscrit dans un programme de développement durable ambitieux, on ne peut pas en dire autant concernant la protection de l’environnement chez sa grande soeur, l’île de Malte. En commençant par les déchets qui envahissent l’île malgré la gratuité de la collecte des déchets, à la fois pour les déchets ménagers et les déchets à trier. Les nouvelles campagnes de recyclage viseront bientôt les déchets organiques. Mais il y a là toute une éducation à faire.
Depuis son adhésion à l’Union Européenne en 2004, Malte élabore un programme politique ciblé sur 2015-2020, avec pour objectif la mise en avant des aspects positifs et attractifs du pays pour les visiteurs, mais aussi, pour la population locale. Une véritable politique touristique qui parie notamment sur le développement durable est donc lancée cette année.
La gestion des déchets, de la pollution et le traitement de l’eau demeurent les priorités
Les efforts vont se concentrer principalement sur la gestion de la pollution – Malte recense en moyenne 320 000 voitures pour seulement 420 000 habitants ! – et sur le traitement de l’eau. Aujourd’hui, 50% de l’eau provient des usines de dessalement. Selon le ministère du tourisme, les principaux objectifs de la politique de l’eau sont la prévention de la détérioration de l’état de l’eau souterraine, la protection, l’amélioration et la restauration de toutes les masses d’eau souterraine, la limitation des polluants dans l’eau. Des normes ainsi que des objectifs pour sauvegarder les zones protégées sont en cours.
En ce qui concerne la biodiversité, Malte a imaginé plusieurs dispositifs de protection, notamment avec la planification des sites, la désignation de zones spéciales de conservation, et les sites Natura 2000. L’île compte déjà la réserve naturelle de Ghadira, sanctuaire d’oiseaux située autour d’anciennes salines qui s’étend sur 6 hectares et héberge plus de deux cents espèces d’oiseaux, ainsi qu’une flore constituée d’espèces qui s’adaptent à l’eau et au sol salé. Cependant, le pays est victime de chasse et de braconnage destructifs et dans ce contexte l’éducation de ses habitants demeure une priorité.
Gozo, le modèle écolo
En comparaison, l’île de Gozo fait figure de bonne élève. L’île voisine est parvenu à développer une filière de tourisme durable et sensibilise sa communauté à réduire l’empreinte carbone, encourageant les pratiques de gestion de déchets, mais aussi, le strict contrôle de l’eau et de l’énergie. Dix systèmes de récoltes d’eau de pluie, un système de réutilisation des eaux dans le stade de football et une application de gestion des eaux pluviales dans la vallée de Ramla ont été mis en place sans oublier les panneaux photovoltaïques installés sur le toit du Ministère de Gozo qui génèrent près de 60% d’énergie pour le bâtiment et plus de 40 000 unités d’électricité pour le reste de l’île.