Derrière l’image de la destination touristique de luxe, un pays en plein chaos politique
Après des mois de tension et un attentat supposé contre le chef de l’État, ce dernier a déclaré l’état d’urgence dans l’archipel. Les milliers de touristes de cette destination de luxe seraient priés de rester dans leurs hôtels.
D’après la députée française Michèle Rivasi, représentant les Verts, auteure de la proposition de résolution, le tableau de l’envers du décor de rêve est édifiant : le seul président à avoir été élu démocratiquement est détenu arbitrairement en prison ; depuis son arrivée au pouvoir en novembre 2013 à la suite d’une élection controversée, Abdulla Yameen a rétabli la peine de mort, y compris pour les enfants à partir de 7 ans, le condamné devant attendre sa majorité pour être exécuté ainsi que des peines de fouet pour des femmes ayant des relations sexuelles hors mariage ; le pouvoir judiciaire est aux mains exclusives de la famille du président en exercice et un état d’urgence instauré en novembre, privant les citoyens de tous leurs droits fondamentaux, dans le seul but d’éviter une manifestation populaire.
Les Maldives sont vendues comme une destination de rêve à l’heure où une chape dictatoriale s’est abattue sur l’archipel
Par ailleurs, la charia est rétablie depuis 2014 et les Maldives sont aujourd’hui considérés comme l’une des régions fournissant le plus régulièrement des combattants allant rejoindre les rangs de Daesch en Syrie et en Irak. Selon plusieurs observateurs, des drapeaux de Daesch fleurissent d’ailleurs partout dans les rues de la capitale des Maldives, Malé.
De nombreux députés ont dénoncé l’attitude complaisante des tours operator qui font comme si de rien n’était, continuant à vendre les Maldives comme une destination de rêve, à l’heure où une chape dictatoriale s’est abattue sur l’archipel.
Le Parlement européen demande à la Commission et aux états membres de prévenir de toute urgence les touristes sur la situation catastrophique des droits de l’homme aux Maldives.