Le changement climatique tue
C’est la première fois qu’une enquête officielle est ainsi engagée auprès des entreprises par la Commission des Droits Humains des Philippines, et le premier cas du genre au niveau international à être lancé par un organisme gouvernemental.
La plainte fait valoir que les 47 entreprises devraient être tenues responsables des effets de leurs émissions de gaz à effet de serre aux Philippines et exige qu’ils expliquent comment les violations des droits de l’homme résultant des changements climatiques seront éliminés, corrigées et évitées.
Elle demande des comptes aux industries et entreprises climaticides pour les dommages irréversibles qu’elles font déjà subir à certaines populations. En somme, de les tenir juridiquement responsables pour les dégâts humains et environnementaux dont elles sont la cause.
Ces entreprises incriminées seraient responsables d’une augmentation de 21,6% des émissions de gaz à effet de serre mondiales entre 1751 et 2013
Concrètement, il leur est reproché de contribuer, par leurs activités, à l’augmentation globale du CO2 et du méthane dans l’atmosphère. Des scientifiques (EN) ont notamment contribué à démontrer la réalité de ces augmentations, ainsi que le lien de cause à effet avec l’activité des entreprises incriminées – pétrolières pour la plupart. Elles seraient responsables d’une augmentation de 21,6% des émissions de gaz à effet de serre mondiales entre 1751 et 2013.
Les Philippines constituent un archipel de plus de 7 000 îles et sont l’un des pays les plus vulnérables dans le monde au changement climatique. Quatre de ses plus dévastateurs super-cyclones ont eu lieu dans la dernière décennie, et le pays a enregistré des inondations et des canicules de plus en plus graves qui ont été liées au réchauffement climatique d’origine humaine. Typhoon Haiyan, connu localement comme Yolanda, a été l’une des tempêtes les plus puissantes jamais enregistrées, tuant plus de 6 000 personnes et déplaçant 650 000 autres en 2013.
Ce 27 juillet 2016, la Commission des droits de l’homme envoie donc la plainte déposée par les requérants aux PDG de ces entreprises. Ceux-ci devront alors soumettre leur réponse dans un délai de 45 jours. L’audience devrait ensuite se tenir en octobre 2016 aux Philippines.