«Bonne nouvelle : les chasseurs de baleine s’engueulent», se félicite l’association Robin des bois
La viande de baleine sera-t-elle bientôt déclarée impropre à la consommation ? Ce serait une bonne nouvelle pour les 20 000 rorquals communs (Balaenoptera physalus) qui vivent dans l’océan Atlantique. Depuis le moratoire de 1987, la chasse à la baleine reste une activité controversée. Seuls l’Islande et la Norvège chassent ces animaux à échelle industrielle pour les consommer. La majorité de leur pêche est écoulée sur le marché japonais.
Le patron de Hvalur, la principale société à alimenter le marché nippon depuis 1973, dénonce les contrôles sanitaires imposés par les autorités nippones pour mesurer les taux de substances toxiques dans la viande du grand cétacé.
«Ils utilisent une méthode vieille de 40 ans dont les résultats ne sont pas fiables. Cette méthode date de l’âge de pierre. Quand nous exportons des produits baleiniers au Japon, on ne sait jamais à quoi s’attendre, ils sont capables de refuser toute un chargement», a expliqué Kristján Loftsson à l’AFP.
Les taux de PCB enregistrés dans les océans Austral et Pacifique sont au-dessus des limites fixées par le Japon
«Ce sont des entraves techniques au commerce totalement inacceptables» alors que l’Islande, assure-t-il, observe des «procédures internationales reconnues par les exportateurs et les importateurs».
Loin d’être aussi vertueux pour sa flotte nationale, le Japon pêche dans des eaux notoirement plus chargées en produits toxiques que celles écumées par les baleiniers islandais, plaide Kristján Loftsson.
Les taux de PCB enregistrés dans les océans Austral et Pacifique «sont au-dessus des limites fixées par le Japon et pourtant tous leurs produits baleiniers finissent sur le marché», affirme-t-il.
Lors de la saison 2015, Hvalur avait capturé 155 rorquals communs sur 171 prises autorisées.
Plus grand animal après la baleine bleue, le rorqual commun est une espèce considérée «en danger» par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), mais son déclin est «réversible».