La nourriture préférée des baleines et la clé de voûte de l’écosystème austral
Composé de petits crustacés de pleine eau, le krill est l’une des espèces les plus abondantes en termes de biomasse sur Terre. C’est un maillon crucial de la chaîne alimentaire des océans et donc de la planète entière. Les cétacés, dont c’est la base de l’alimentation, en mangent 1900 kilos par seconde, soit 60 millions de tonnes par an. Une baleine de 30 mètres pesant 170 tonnes peut manger jusqu’à 4 tonnes de krill par jour !
Le krill est de plus en plus menacé par la pêche industrielle pour la production de farine pour l’aquaculture ou pour être lyophilisé ou transformé en huile, très prisée pour sa riche teneur en omega 3.
Le tonnage annuel des prises maritimes mondiales est estimé de l’ordre de 130 millions de tonnes par an. Si ce sont les soviétiques qui ont réellement exploité la ressource du krill dans les années 1970 – 80 en en prélevant environ 500 000 tonnes par an, la pêche a été assez modeste jusqu’en 2010 qui marquera un tournant, funeste pour le krill.
De véritables usines à vider les mers australes
Les Norvégiens, déjà connus avec les Japonais, pour ne pas respecter le moratoire sur la pêche à la baleine, ont décidé de pêcher le krill a grande échelle. Depuis quelques années, ce sont les Chinois qui ont fait leur apparition dans les mers australes et qui voient dans le krill une solution pour nourrir leur population immense. Le nouveau navire de 115 mètres de long, commandé par le groupe chinois Jiangsu Sunline Deep Sea Fisheries, devrait être équipé d’un nouveau système de pompage du krill, plus efficace que les filets.
Jusqu’à présent la pêche au krill souffrait de conditions d’exploitation qui la rendait peu rentable : pertes énormes de krill dans les chaluts du fait de la fragilité des carapaces des crevettes, destinations lointaines, froid, …
Le krill est l’une des dernières grandes ressources sauvages de la planète.